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Pourquoi la chaux est bonne pour nos maisons

Article n°32 Chaux

(série de 120 articles sur la chaux - )

POURQUOI LA CHAUX EST BONNE POUR NOS MAISONS 

Cet article est un extrait du livre " "Chaux : pour tout savoir ou presque..." et du livre "Tout savoir sur les peintures à la chaux"- Tous droits réservés Capucine & Patinesbio-

La chaux et la respiration du mur

Quand on aborde la notion de restauration des bâtis ou qu'on évoque les produits sains laissant respirer la maison, on parle de la chaux. Pourquoi la chaux est elle donc adaptée aux bâtis anciens à restaurer ?

Qu'entend-on par "mur respirant"

Dans la plupart des articles sur la chaux, et le plus souvent quand on aborde l'utilisation du ciment ou du plâtre,  on trouve souvent l'expression "mur respirant" .

  • Le ciment bloque l'humidité présente : il crée une barrière étanche  ; 
  • le plâtre absorbe l'humidité présente : il joue le rôle d'une éponge.

Le mur n'est donc plus respirant; Qu'entend-on par cette expression ? En réalité, on doit parler de mur "perspirant" (un mur de "respire" pas).

Un bâti perspirant est en majorité soit :

- un bâti ancien construit sans utiliser du liant ciment. Le bâti est en pisé, en pierres, en moellons, en terre paille, ou avec un ensemble de tous ces matériaux. 

- un bâti écologique.

Le mur est dit "perspirant" car il laisse passer la vapeur d'eau de l'intérieur du bâti vers l'extérieur. Dans ce cas, l'humidité intérieure s'évacue naturellement, plus ou moins vite, mais dans tous les cas, cela permet d'éviter les remontées capillaires, le salpêtre, et les dégradations du bâti. Ceci étant, j'ai constaté des cas de dégradations de bâtis anciens, construits sans ciment, mais dont le système de circulation d'air intérieur était pas ou peu efficace. 

Si vous constatez des gouttelettes d'eau chez vous, c'est que vous n'avez pas une habitation qui parvient à gérer le taux d'humidité intérieure ou dans vos murs ; la vapeur d'eau se transforme en gouttes d'eau et va entrainer des moisissures, du salpêtre, des micros fissures puis des cassures du bâti.

 

La chaux résout elle les problèmes d'humidité des bâtis ?

Cela dépend du taux d'humidité présent. Au-delà de 15% d'humidité, la chaux ne parvient plus à évacuer la vapeur d'eau : elle fait des auréoles d'eau. La peinture de chaux ou l'enduit ne se dégrade pas mais la tâche humide est plus foncée. Esthétiquement, cela peut être désagréable;

Au-delà, l'enduit ou la peinture chaux ne tient pas et se dégrade autant qu'une autre peinture. Moins vite, il est vrai mais la dégradation est inéluctable. Si les joints de votre vieux bâti ont été repris au mortier de ciment, il vaut mieux ôter ce ciment et le remplacer par des joints en mortier de chaux. Si vous avez des murs en plâtre, qui absorbent l'eau en partie basse, il faut peut être créer un drain extérieur, ou laisser le bas des murs de votre bâti évacuer l'eau en partie extérieure (le carrelage autour des vieux murs, c'est une barrière... Les anciens mettaient des graviers, des galets).

 

Voici une réponse claire, technique, publiée par Daniel Daviller, directeur général délégué de BCB, Michel Rizza, fondateur de la Guilde des métiers de la chaux et Michel Fontaine, président d'honneur de Maisons Paysannes de France.

"La chaux et la respiration du mur

Article paru dans la revue Maisons Paysannes de France n°172

La perméance et, plus généralement, les transferts hygriques, posent le problème le plus sensible pour la restauration des bâtis anciens. Nombreuses sont les techniques modernes de restauration qui ont omis de le traiter convenablement.

Pour deux raisons essentielles

Première raison : les transferts hydriques concernent l'intégralité du mur et ne peuvent avoir lieu que dans le cadre d'un continuum. Il suffit qu'un seul élément soit négligé ou mal traité (revêtement intérieur, extérieur, isolation thermique...) pour que les transferts soient bloqués. Le transfert hydrique ne se conçoit, en effet, que dans l'harmonie de l'ensemble des matériaux.

La seconde raison concerne les matériaux eux-mêmes. En effet, nous ne pouvons que constater que très peu de matériaux modernes utilisés à ce jour prennent en compte cette propriété. La plus grande partie des bâtiments modernes se satisfait d'un système de renouvellement de l'air intérieur du type VMC pour évacuer l'humidité et ne considèrent que la caractéristique d'imperméabilité ou d'isolation des matériaux notamment pour les revêtements extérieurs.
C'est pourquoi ne nous concernent ici que les bâtiments anciens non rénovés ou. restaurés pour ceux qui l'ont été, avec des techniques d'isolation thermique par panneaux ou en enduits avec des matériaux non perméants.

 

En hiver, en été

La perméance ou la notion de perméabilité est fondamentale dans la restauration du bâti ancien et, en particulier, des choix en matière d'isolation thermique intérieure ou extérieure. En fait la vapeur d'eau que toute activité humaine génère (cuisine, lessive, bain et simplement présence), est régulée naturellement dans l'habitat ancien par la capacité d'absorption et de résorption des murs. La vapeur d'eau se déplace en fonction des différences de pression ou de tension du milieu le plus tendu (qui contient le taux le plus élevé de vapeur d'eau) vers: le milieu détendu (qui en contient le moins). L'air chaud peur contenir une forte concentration de vapeur d'eau, d'où une tension importante, alors que l'air froid en contient nettement moins, d'où une tension plus faible. Il s'établit alors un flux du milieu tendu vers le milieu détendu, dans ce cas, de l'intérieur vers l'extérieur.
En été les maisons sont plus ouvertes et donc plus ventilées. Mais l'inertie des parois opaques et l'évaporation diurne de l'eau qu'elles contiennent produisent du froid.

Selon le gradient de vapeur d'eau et le gradient de température, l'eau sera sous forme gazeuse ou liquide (diagramme de Mollies), et c'est précisément là que la notion de perméabilité ou perméance des murs prend toute son importance. En effet toute réduction ou rupture de la capacité de diffusion du mur va conduire à des désordres : transformant la vapeur d'eau en eau liquide à l'interface du changement de matériau. Il s'avère donc primordial de connaître les caractéristiques du mur ancien et d'y adapter les techniques d'isolation ou de ravalement. De même pour les revêtements décoratifs.
Or s'il est aisé d'obtenir des valeurs d'isolation thermique chez la plupart des intervenants dans le domaine (lambda, résistance thermique...), il semble beaucoup plus difficile d'obtenir des éléments comparatifs en matière de diffusion de vapeur d'eau, bien que ces mesures existent dans la plupart des cas (1). Malheureusement les normes sont différentes d'un pays à l'autre, d'un corps de métier à l'autre, d'un matériau à l'autre et si l'on souhaite pouvoir comparer, il faudrait choisir la même méthode de mesure et les mêmes modalités d'essai pour la pierre, l'enduit extérieur, ou la peinture de décoration...

Les conditions d'une bonne respiration

Le dénominateur commun le plus simple est d'utiliser l'inverse de la diffusion, donné sous forme de coefficient ; le μ qui s'exprime en valeur absolue pur rapport à le résistance à la diffusion de 1 m d'air qui est de μ = 1. Plus le chiffre est élevé, moins la diffusion est bonne ; par exemple un tuffeau de Touraine a un μ de 6 â 8, un béton de chanvre et chaux a un μ de 4 à 8, un enduit à la chaux aérienne a un μ de 12 à 14, un enduit ciment, un μ de 25 à 40, une feuille de PVC un μ. de 20000.
Le transport hygrique, essentiellement de l'intérieur des bâtiments vers l''extérieur, ne se conçoit que dans la continuité du système. Il est régulé par la couche la plus lente. À titre d''exemple, un mur ancien très perméant, revêtu en extérieur d''un enduit ciment non perméant aura en globalité la valeur de l'enduit, c'est--dire une perméance très faible.
D'autre part, le transport de l'eau à travers le mur s'effectue selon deux phases, vapeur et eau liquide, au gré des variations de température et de pression. Les modes de migration ne se font pas de la même façon suivant que la phase est liquide ou vapeur. Pour la phase vapeur, il s'agir d'une diffusion â travers le matériau, généralement assez lente ; pour l'eau liquide, la migration a lieu par les capillaires constitués par le réseau poreux du matériau. Créer une rupture capillaire en intercalant un vide pour une isolation thermique par exemple revient à se passer de la migration par l'eau liquide qui représente une part importante du transport hygrique. Le second risque que fait courir une rupture capillaire est celui de l'accumulation d'eau liquide aux interfaces, source de nombreuses pathologies, notamment les dégradations dues au gel, cloques ou fissures.

Deux types de porosité permettent les transports hygriques : la macro et la microporosité, Pour des raisons purement physiques, la rnicroporosité est plus efficiente pour les transports en phase liquide, la macroporosité pour les transports en phase gazeuse. Ces deux types de porosité doivent absolument être interconnectés pour fonctionner correctement.
De nombreuses études ont prouvé, par une longue expérience, que le type de prise influe très fortement sur les caractéristiques de ce réseau poreux.
La prise aérienne  (carbonatation) s'avère mieux adapté à la constitution de micropores, la prise hydraulique utilisant l'eau liquide inter-granulaire ne permettant pas de développer un réseau poreux abondant, La teneur en chaux aérienne des liants s'avère alors déterminante pour l'exécution de mortiers perméants.
Mais il est indispensable aussi que la surface externe de l'enduit fasse barrière à l'eau liquide afin qu'elle ne pénètre pas le mur. Cette condition est remplie par un enduit lissé qui, en faisant ressortir la laitance, crée un calcin protecteur. C'est la véritable façon traditionnelle de procéder, au contraire des enduits «grattés» qui sont des pratiques modernes aux résultats contestables.

Lire aussi Mur respirant et chaux

En conclusion

un mur de type ancien ne doit comporter aucune solution de continuité pour rester perméant à la vapeur d'eau contenue à l'intérieur du bâtiment et se fermer à l'eau liquide venue de l'extérieur. La chaux aérienne et une bonne pratique sont les mieux à même de remplir cette double exigence.

(1) π La lettre Pi, exprime la perméabilité du matériau (alter ego du lambda thermique) ; le μ, le coefficient de résistante à là de vapeur d'eau ; Rd : la résistance à la diffusion de vapeur d'eau ; Sd : l'épaisseur lame d'air présentant une résistance équivalente à la diffusion de vapeur.
Ces différents coefficients ou valeurs sont établis à partir de normes et de mesures d'unes qui aboutissent à définir une quantité d'eau (gr) par rapport à une surface (m2), à un temps de passage (h) et une pression différentielle exprimée par une hauteur de mercure (mmHg)

Texte :
Daniel Daviller, directeur général délégué de BCB
Michel Rizza, fondateur de la Guilde des métiers de la chaux
et Michel Fontaine, président d'honneur de Maisons Paysannes de France

 

 

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